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Qu’est-ce que la Franc-Maçonnerie ?

Il y a aujourd’hui des francs-maçons sur toute la surface de la Terre, dans la plupart des pays. Depuis trois siècles, ils se réunissent et travaillent dans des «loges». La nôtre s’intitule «Le Labyrinthe».

Les loges maçonniques permettent de rassembler des hommes et/ou des femmes venant d’horizons très différents, de toutes les professions, de toutes les opinions, de toutes les religions et de conceptions philosophiques ou politiques très variées (sauf celles qui sont contraires aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales). Dans notre loge «Le Labyrinthe», on peut être croyant comme on peut être athée.

Contrairement à une suspicion fréquente d’élitisme, la franc-maçonnerie rassemble des personnes d’origines sociales, géographiques et culturelles très diversifiées. Cette immense confrérie favorise ainsi la rencontre entre des personnes qui, autrement, ne se seraient sans doute jamais rencontrées. Beaucoup de grandes idées de progrès, de liberté et de justice aujourd’hui répandues dans nos sociétés sont nées dans des loges.

Comment fonctionnent les loges ?
Dans les loges, chacun prend la parole à son tour après avoir écouté les autres et en respectant les opinions de chacun. Ce «travail» dans une liberté totale de parole ne peut se faire qu’à l’abri du bruit et des pressions idéologiques du monde extérieur, lors de réunions qui se tiennent, dans la discrétion, entre ceux qui ont pris les mêmes engagements de tolérance et de fraternité les uns envers les autres.

La franc-maçonnerie n’est ni une religion, ni une secte, ni un parti politique. Elle est constituée de membres qui choisissent de réfléchir sur eux-mêmes comme sur la société qui les entoure et de promouvoir les valeurs morales les plus hautes en évitant les préjugés, les idées reçues, le «prêt-à-penser» et en dépassant les tendances idéologiques du moment. Bien sûr, les franc-maçons respectent les lois et les autorités légitimes des pays où ils peuvent vivre et se réunir librement. D’autre part, comme dans toute association, chacun est libre d’en démissionner à tout instant, s’il n’y trouve pas le chemin qui lui convient.

Que recherchent les Francs-Maçons ?

Les francs-maçons ne sont évidemment pas détenteurs d’une « Vérité » unique ou révélée ; tout au contraire, ils sont de ceux qui se situent dans une recherche constante de la vérité. Dans cette recherche, les francs-maçons ne se donnent aucune limite ; ils ne s’assignent aucune entrave dans le cadre de leur réflexion. Ils respectent la pensée libre d’autrui et sa libre expression tant que ce respect est mutuel. Ils favorisent la pluralité des opinions et des ressentis et l’égard qui est dû à la personnalité de chacun. Mais ils tiennent aussi à manifester l’ambition ultime d’unir les hommes dans l’harmonie d’une conscience universelle et ce grâce à la liberté, à l’égalité et à la fraternité.

Les loges sont donc des espaces protégés qui permettent à chacun de se retrouver, d’échanger, de rencontrer les autres et de réfléchir ensemble à l’abri des vicissitudes du monde extérieur. Elles peuvent être des lieux de réflexion philosophique et de sagesse mais ce ne sont en aucun cas des lieux d’endoctrinement ou de psychothérapie. On n’y trouvera ni dogme ni gourou.

Nul ne vient en loge pour convaincre ou prêcher. Non, nous sommes là pour partager notre amitié, pour nous enrichir de nos différences et pour nous perfectionner nous-mêmes avant de prétendre corriger les autres.

D’où vient la Franc-Maçonnerie ?

Lorsque nous sommes réunis dans un temple maçonnique pour ce que nous appelons dans notre vocabulaire une “tenue”, nous nous conformons au cadre d’un rituel maçonnique, c’est à dire d’une codification de l’espace et du temps qui est différente de celle du monde du dehors, et dont les bases remontent aux siècles qui nous ont précédés. 

Comment est née la franc-maçonnerie au 18e siècle et d’où vient-t-elle ? Essayez de vous transporter quelques centaines d’années en arrière. Nous sommes au Moyen Age, sur le chantier d’une cathédrale où travaillent des ouvriers. L’ouvrage est immense, il requiert la connaissance et la mise en oeuvre de toutes les techniques les plus avancées de l’époque. Il faut également mobiliser et rassembler un grand nombre de savoirs, d’ouvriers et de corps de métiers différents. 

Il revient donc au maître architecte de rassembler, de planifier et de coordonner toutes ces énergies et c’est aux compagnons de mettre leur savoir-faire au service d’un projet qui les dépasse. Le soir venu, les compagnons se retrouvent dans la “loge”. Il s’agit d’un atelier situé en bordure du chantier, c’est là que les plus instruits enseignent aux apprentis et les forment aux secrets du métier… Ces secrets, comme le sont aujourd’hui les savoir-faire industriels, devaient, bien entendu, être protégés et tenus inaccessibles aux “profanes” qui eussent risqué, par ignorance ou veulerie, d’en dévaloriser et d’en pervertir le sens.

Des tailleurs de pierre aux francs-maçons, de nouveaux chantiers… 

C’est en s’inspirant symboliquement de l’organisation complexe des chantiers supervisés par les maîtres architectes du Moyen Age qu’est née la franc-maçonnerie moderne. Le travail, autrefois bien concret et que nous pouvons appeler “opératif”, est devenu alors exclusivement philosophique ou “spéculatif”. Mais le mode d’échange et de communication, le mode d’organisation, la codification de l’espace et du temps sont restés presque inchangés dans une démarche qui perpétue la tradition mais qui est cependant toujours évolutive et progressive. Elle symbolise notre recherche d’une société idéale où chacun a sa place, sa fonction et sa dignité. 

Aujourd’hui, notre chantier n’est pas celui des pyramides, du temple de Salomon ou des cathédrales. Notre chantier est celui du “temple idéal de l’humanité” dans sa dimension intellectuelle, morale et sociale comme dans sa dimension spirituelle.  

On peut considérer que l’histoire de la franc-maçonnerie dite « des Modernes » a débuté le 24 juin 1717 par la réunion en « Grande Loge » de quatre loges londoniennes, héritières d’une maçonnerie « primitive » déjà présente au Royaume-Uni et cela dès la fin du 16e siècle, particulièrement en Ecosse. Très vite, la franc-maçonnerie s’étend en France (dès 1721), puis dans toute l’Europe et dans le monde entier. L’époque lui est favorable : c’est le siècle des Lumières, des « nouveaux » philosophes, du rationalisme et du développement de la méthode scientifique.

Pourquoi le secret ? Mais quel « secret » ?

Pourquoi le « secret » autour de toutes ces intentions honorables ? Il y a toujours beaucoup de fantasmes autour du « secret maçonnique ». Or, il n’y a pas, à proprement parler, de secret mais bien une discrétion qui protège. Par le passé en effet, la franc-maçonnerie a été interdite par les dictatures et les francs-maçons quelquefois persécutés. Encore aujourd’hui, la franc-maçonnerie est déconsidérée par certains milieux et ses idéaux sont souvent déformés ou dénigrés par des courants hostiles, religieux intégristes ou complotistes. C’est pourquoi la décision de se « dévoiler » et de se déclarer franc-maçon aux yeux du monde « profane » est toujours un choix personnel pour chaque Frère ou chaque Soeur. 

Beaucoup d’ouvrages ont été publiés sur la maçonnerie. Et chacun est libre d’y trouver quantité d’informations. Mais il faut rappeler que la maçonnerie ne peut être réellement comprise que lorsqu’on vit et sent ce lien fraternel qui nous lie les uns aux autres en même temps qu’à ce qui nous dépasse. Le temple où se réunissent les francs-maçons est un lieu chargé de symboles dont il n’est pas toujours facile de comprendre la signification au premier abord. Mais peut-être certains d’entre vous, qui nous lisez, auront-ils un jour le désir d’en savoir plus et de partager ce travail en devenant eux-mêmes francs-maçons.

Le Grand Orient de Suisse

Au cours du temps, divers regroupements de loges s’établissent avec des règles de fonctionnement communes. On les appelle « obédiences » : leurs autorités sont désignées périodiquement par voie démocratique et assurent le contrôle, la conformité, la cohérence et les relations avec les autres obédiences. Ainsi, notre loge « Le Labyrinthe » est affiliée à une obédience qui est le Grand Orient de Suisse, fondé en 1959. Celui-ci appartient à la maçonnerie dite « libérale et adogmatique », c’est-à-dire attachée à la « liberté absolue de conscience », au contraire de la maçonnerie dite « régulière » qui exige en principe de ses membres, tous masculins, la croyance en Dieu. C’est la Grande Loge Unie d’Angleterre qui s’attribue souverainement le droit de décider de la « régularité » des loges et de la contrôler.

« Réguliers » et « libéraux »

Dans beaucoup de pays du monde, on trouve ces deux grands courants historiques, les « réguliers » (représentés en Suisse par la Grande Loge de Suisse « Alpina ») et les « libéraux ». La Maçonnerie libérale et adogmatique suisse, dont nous sommes représentatifs, regroupe environ 60 loges et plus de 1200 membres au sein de diverses obédiences : Grand Orient de Suisse, Fédération suisse du Droit Humain, Grande Loge Féminine de Suisse et Grande Loge Mixte de Suisse.

Sans doute est-il bon de rappeler que le terme « régulier » est utilisé de manière unilatérale par la Grande Loge Unie d’Angleterre pour qualifier les loges et les obédiences qui se soumettent à ses exigences : masculinité absolue, rejet de l’accès des femmes à la maçonnerie et croyance en Dieu.

Quant au terme « libéral », il est à prendre ici au sens qu’il a eu traditionnellement jusqu’au 19e siècle, c’est-à-dire celui de la promotion de la liberté. Cette liberté recouvre la « liberté de conscience » qui désigne la liberté de choisir sa religion. Le terme « adogmatique » qui lui est ajouté implique l’absence de tout dogme et par conséquent la « liberté absolue de conscience ». Cette dernière présuppose la liberté de croire ou de ne pas croire dans un cadre de tolérance mutuelle totale.

Le Grand Orient de Suisse est une obédience masculine mais ses loges ont la latitude d’accueillir des Soeurs visiteuses pour participer à leurs travaux et c’est le cas pour notre loge « Le Labyrinthe ». Celle-ci est donc masculine dans la composition de ses membres et souvent mixte de facto dans le déroulement de ses travaux.

> Vers le site du Grand Orient de Suisse

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L’engagement dans le monde

Les obédiences « libérales et adogmatiques » masculines, féminines et mixtes sont très logiquement, et bien plus que les « régulières », engagées dans le monde, que ce soit en Europe, en Amérique, en Asie ou en Afrique. C’est ainsi que bon nombre d’entre elles sont regroupées au sein d’organisations non gouvernementales comme le CLIPSAS (Centre de Liaison et d’Information des Puissances maçonniques Signataires de l’Appel de Strasbourg). Le CLIPSAS est lui-même membre observateur au Conseil Economique et Social (ECOSOC), l’un des six organes principaux de l’ONU. L’« Appel de Strasbourg » est l’appel signé par la centaine d’obédiences qui s’engagent à défendre la liberté de conscience à travers le monde.

Le Grand Orient de Suisse fait partie du CLIPSAS mais aussi de l’AME (Alliance Maçonnique Européenne) qui se donne pour mission, en Europe, de défendre l’égalité des droits et les libertés individuelles et de promouvoir la mobilisation contre les périls extrémistes de toute nature.

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Qu’est-ce qu’un rite en Franc-Maçonnerie ?

La franc-maçonnerie s’articule non seulement sur les obédiences mais également sur les « rites ». Un rite maçonnique est l’ordonnancement selon lequel les cérémonies se pratiquent dans le temple ; il est le reflet d’un symbolisme particulierqui le caractérise, voire d’une conception philosophique qui a présidé à sa construction historique. Les rites les plus connus sont le Rite français, le Rite écossais ancien et accepté, le Rite écossais rectifié. Divers rites peuvent coexister dans une même obédience. Ainsi, plusieurs rites coexistent au sein du Grand Orient de Suisse, c’est-à-dire qu’il existe en son sein des loges travaillant à l’un ou l’autre de ces rites.

Le Rite français 

Notre loge « Le Labyrinthe » travaille au Rite français. Le Rite français est le plus proche de la maçonnerie anglaise des origines mais il est aussi devenu, au fil du temps, le plus inspiré par l’esprit des Lumières, attachant une grande importance à la raison, à l’esprit critique, à la laïcité autant qu’à l’aspect sociétal des valeurs humanistes qu’il porte et qu’il transmet. Cela n’est pas contradictoire avec l’intérêt toujours renouvelé pour le symbolisme, symbolisme indispensable à l’aspect initiatique de tout parcours maçonnique. 

C’est pourquoi les travaux de notre loge « Le Labyrinthe » abordent un très large éventail de sujets, qu’il soient d’actualité ou d’ordre général, historique, sociologique, scientifique, philosophique ou symbolique. Toutefois, comme dans toute loge maçonnique, et tout en laissant, bien sûr, à chaque franc-maçon la liberté de ses choix individuels, nos travaux se tiennent à l’écart des querelles de partis et des luttes électorales, la maçonnerie n’ayant en vue que le bien et le progrès de l’humanité tout entière.

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Symboles, mythes et rituels

Ceux qui s’intéressent à la franc-maçonnerie de l’extérieur peuvent être perplexes face aux symboles, mythes et rituels que nous utilisons. Ils peuvent imaginer que leur usage traditionnel aille de pair avec l’une ou l’autre forme de conservatisme. Ce n’est pas du tout le cas. Les rituels et les symboles nous aident à développer une méthode de travail efficace et humaine qui privilégie l’aspect dynamique et créatif de nos échanges, tant sur le plan de la compréhension que sur celui des émotions. Le symbolisme n’est jamais un but en soi mais il est un instrument indispensable dans l’élaboration de notre progression initiatique.

La liberté d’interprétation

 Les rituels et les symboles maçonniques empruntent volontiers à des mythes anciens. Bien évidemment, il ne s’agit pas là de fondements historiques réels mais d’une imagerie allégorique et de légendes structurantes qui servent à l’illustration de notre démarche et de son caractère universel et permanent au-delà des différences de culture, de langue et de civilisation. Il est bon de rappeler ici qu’il n’existe pas de doxa maçonnique et que chaque franc-maçon est totalement libre d’interpréter les symboles de manière personnelle.

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Pourquoi « Le Labyrinthe » ?

Le labyrinthe est un symbole essentiel qui traverse toutes les civilisations. Il est l’image d’un voyage intérieur mais aussi représentation du déroulement de notre existence qui nous mène de la porte de la naissance à celle de la mort. Il est aussi le symbole de toute recherche et en particulier de la diversité des chemins que nous empruntons dans notre quête du sens à donner à notre vie. 

Voilà pourquoi les francs-maçons qui ont fondé une nouvelle loge dans le Genevois en 1998 lui ont donné le nom : « Le Labyrinthe ». Cette appellation distinctive était d’autant plus justifiée que les fondateurs étaient issus de pays, de loges et de traditions maçonniques diverses et avaient donc suivi des itinéraires différents avant de se réunir dans ce nouveau centre d’union. 

Le labyrinthe est à la fois le symbole d’une grande ambition et d’une grande modestie. Nous ne nous y perdons que pour mieux nous trouver et dans ses méandres, nous ne sommes jamais si éloignés du but que lorsque nous nous en croyons proches, et inversement.

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Comment devient-on franc-maçon ?

On devient Franc-Maçon en demandant son affiliation dans une loge. Cette demande peut suivre l’écoute d’une conférence, la lecture d’un livre, la consultation d’un site internet ou tout simplement la discussion avec un franc-maçon. Si vous avez un franc-maçon dans votre entourage, il pourra vous guider et vous accompagner dans la mise en route de votre candidature. Si ce n’est pas le cas, vous pourrez vous adresser directement par courrier électronique à la loge de votre choix. Si vous souhaitez déposer une candidature auprès de notre loge « Le Labyrinthe », il suffit de nous écrire via notre formulaire de contact.

Quelle est la procédure ?

Sachez tout de même qu’il vous faudra un peu de patience car la procédure peut se révéler relativement longue. Vous devrez tout d’abord répondre à certaines conditions :

  • être âgé d’au moins 20 ans
  • disposer du temps nécessaire pour participer avec assiduité aux travaux de la loge (deux réunions par mois en soirée)
  • avoir une réputation qui n’est pas susceptible d’encourir la réprobation des membres de la loge

Vous devrez vous prêter à un ou plusieurs entretiens qui vous permettront d’être mieux informés sur les implications de votre éventuelle candidature. Si rien ne s’y oppose, et dès que vous en aurez confirmation, vous ferez alors une demande d’admission écrite adressée à notre loge en y annexant :

  • une lettre de motivation
  • une brève notice autobiographique et un curriculum vitae
  • deux photographies
  • un extrait récent du casier judiciaire ou une pièce équivalente

Vous serez ensuite invité à rencontrer séparément trois membres de la loge avec lesquels vous aurez le loisir de vous entretenir. Au terme de cette procédure, si la loge est favorable à votre candidature, vous serez convoqué pour y être entendu par l’ensemble des membres de la loge selon un jeu de questions et réponses.

Cet ensemble de mesures est destiné, non seulement à vérifier votre motivation, mais aussi et surtout à apprécier l’adéquation de votre démarche avec l’esprit de notre loge, en sorte telle que vous puissiez accomplir avec nous un parcours maçonnique harmonieux.